Pyrex a officiellement été choisi par le Tribunal de commerce d’Orléans pour la reprise des activités et actifs de Duralex. L’histoire des mythiques verres de nos cantines continue son chemin.
L’aventure Duralex commence dans les années 1930. La société Saint-Gobain acquiert à La-Chapelle-Saint-Mesmin, près d’Orléans, une verrerie. Quelques années plus tard, la société, pionnière de la technologie du verre trempé, fait ses premiers essais pour adapter le procédé à la fabrication de vaisselle. En 1945, la marque Duralex est déposée. Incarnée par des produits devenus mythiques qui ont marqué l’histoire du design. Marque dont la notoriété n’est plus à prouver, l’entreprise se démarque notamment par des produits phares, tel que le gobelet Picardie qui a fait quelques apparitions remarquées au cinéma comme dans le dernier James Bond, Skyfall.
Quant à Pyrex, il s’agit d’une marque déposée américaine de produits en verre thermostable créée en 1915 et exploitée en France par la société International Cookware à Châteauroux, qui en a la licence exclusive et perpétuelle pour la région EMEA.
Placée sous le bénéfice d’une procédure de redressement judiciaire depuis septembre 2020, l’examen des offres de reprise de l’entreprise Duralex a débuté le 22 janvier dernier. Cette audience a notamment marqué le retrait de l’offre de l’un des actionnaires actuels, Antoine Ioannidès et la mise à l’écart des offres déposées, d’une part, par Monsieur Olivier Baron, et d’autre part, Messieurs Pierre Riou, Samir Bou Obeid, Alexandre Almalajeanu et la société La Compagnie Française du Verre. Le seul repreneur en course est donc International New Opco, filiale d’International Cookware Holding, la maison mère de Pyrex. « Nous avons retiré notre offre tard la veille de l’audience, car nous avons eu trop peu de temps pour rassembler les financements », ont expliqué Antoine Poulain et Amandine Rominskyj, avocats de Duralex et de la famille Ioannidès. Antoine Ioannidès poursuit et met en lumière que « l’important, c’est la pérennité de l’entreprise et Pyrex a toutes les capacités pour faire repartir l’activité et sauvegarder les emplois ». En effet, le point fort de l’offre de Pyrex, constatée recevable lors de l’audience du 22 janvier, est de sauvegarder 246 emplois sur 248.
Toutefois, à côté de cela, le prix de cession proposé par Pyrex a été jugé insuffisant. Malgré une véritable offre industrielle, sauvant la quasi-totalité des emplois et prévoyant 17 millions d’investissement sur le site Duralex, Tribunal de commerce d’Orléans, lors de l’audience du 22 janvier dernier, a laissé jusqu’à ce mardi 26 janvier 16 heures à Pyrex pour préciser certaines modalités de son offre. Plus particulièrement, les juges souhaitait que Pyrex, qui proposait une somme de 3,55 millions d’euros pour racheter les actifs de Duralex, se déterminent sur les modalités de la reprise d’un contrat avec Axa d’un montant d’un million d’euros destiné à garantir les indemnités de fin de carrière des salariés transférés.
Dans une note transmise mardi dernier à la juridiction consulaire, Pyrex proposait deux options aux juges. La première consistait à maintenir son offre initiale sans intégrer le contrat Axa, ont expliqué les avocats de Duralex, Antoine Poulain et Amandine Rominskyj. La deuxième option consistait à améliorer l’offre de rachat de 400.000 euros tout en conservant ce contrat avec Axa. Cette offre est donc « sensiblement améliorée, conformément à ce que nous a demandé le tribunal vendredi dernier », selon José-Luis Llacuna, le directeur général de la maison mère de Pyrex, International Cookware.
C’est donc l’offre de Pyrex qui a été retenue le 28 janvier par le Tribunal de commerce d’Orléans. Ce dernier devient donc le cessionnaire de Duralex au grand soulagement des 246 salariés repris.
AJ Associés (Franck Michel, administrateur judiciaire associé, Sarah Renault, collaboratrice) est intervenu en qualité d’administrateur judiciaire de Duralex aux côté de Maître Guy Pierrat.
Duralex ainsi qu’Antoine Ioannidès, ancien dirigeant et actionnaire, étaient conseillés par Carbonnier Lamaze Rasle (Antoine Poulain et Amandine Rominskyj, associés).
International Cookware, exploitant de la marque Pyrex en Europe, au Moyen Orient et en Afrique, était conseillé par Gibson Dunn & Crutcher LLP (Jean-Pierre Farges, Bertrand Delaunay, associéset Lauriane Chauvet, collaboratrice) sur les aspects juridiques et Accuracy (Jean-Romain Gotteland, Arnaud Dhers et Franck Renaud) sur les aspects financiers.
Par Caroline de Bonville