Après un long week-end de négociation, le groupe anglais Thomas Cook, à la fois agence de voyage et compagnie aérienne, annonce cesser son activité. Plus de 20.000 emplois menacés, 600.000 touristes à rapatrier. Après Aigle Azur qui est entrée en procédure collective, XL Airways dont le sort devrait être fixé aujourd’hui par le Tribunal de commerce de Bobigny, le monde du tourisme voit sa plus ancienne agence de voyage dans la tourmente.
Tout commence en 1841 lorsque Thomas Cook invente le voyage organisé. Alors âgé de 32 ans, ce menuisier britannique organise un voyage aller-retour en train pour un groupe de 500 personnes qu’il accompagne. Il décide alors de négocier des billets à prix réduits contre une promesse de taux d’occupation du train. Le voyage organisé est né … Près de deux siècles plus tard, Thomas Cook est devenu un géant du voyage et provoque une faillite qui contraste avec un secteur touristique qui connait lui une forte croissance.
L’avenir est aux gros opérateurs spécialisés
Comme l’évoque le journal Le Monde, ses difficultés viendraient d’une concurrence accrue du web qui casse les prix et du Brexit qui aurait également provoqué une certaine frilosité des touristes. Il semblerait en outre que le secteur du voyage subisse l’existence de trop d’acteurs, trop petits et trop généralistes pour qu’ils soient rentables. Aussi, en multipliant les métiers de compagnie aérienne et d’agence de voyage, Thomas Cook s’est finalement retrouvé dans l’incapacité d’être concurrentiel.
Le week-end de la dernière chance
Accusant une perte de 1,5 milliards de livres pour le premier semestre 2019, le groupe ne pouvait plus faire face à ses dettes. Un plan de sauvetage de 900 millions d’euros, mené notamment par son premier actionnaire, le chinois Fosum, avait été approuvé, mais la société devait encore trouver 200 millions d’euros supplémentaire à la demande de ses créanciers. Après un week-end marathon, la direction a annoncé ne pas être parvenue à un accord et être contrainte de solliciter l’ouverture d’une procédure liquidative.
Un séisme plus important que la faillite de la compagnie Monarch
Le tour-opérateur met ainsi fin a plus de 2 siècles d’activités et provoque un séisme deux fois plus important que pour la faillite de la compagnie aérienne Monarch il y a deux ans. « Le gouvernement et l’Autorité de l’aviation lancent l’opération de rapatriement la plus importante pour des civils de l’histoire en temps de paix », indique le département britannique des Transports dans un communiqué.
Selon Boursorama, les cabinets AlixPartners et KPMG devraient être nommés administrateurs des différentes filiales du groupe.
Par Cyprien de Girval