Le 1er juin 2021, le Tribunal de commerce de Paris a homologué la cession de Lapeyre, entreprise française spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de menuiseries, matériaux et fournitures pour l’aménagement de la maison, et de ses filiales au profit de Mutares.
Créé en 1931, le Groupe Lapeyre est une entreprise française spécialiste de l’aménagement de l’intérieur et de l’extérieur et distribue une gamme de fenêtres, portes, cuisines, salles de bains et rangements pour professionnels et particuliers. En 1975, Lapeyre est acheté par le Groupe Poliet, lui-même racheté par le groupe Saint-Gobain en 1996. Saint-Gobain fait de Lapeyre une entreprise mondiale de distribution commerciale de menuiseries et de matériaux pour la cuisine et salles de bains (carrelages, sanitaires, électroménager, plomberie). Implanté à l’origine dans les pays francophones comme la France, la Belgique et la Suisse, le groupe s’est étendu en Roumanie et au Brésil.
Lapeyre est composé de 126 magasins alimentés par 10 usines de fabrication toutes situées en France et emploie 3 400 personnes.
Dans le cadre de son plan de recentrage stratégique, Saint-Gobain a décidé de céder sa filiale Lapeyre qui faisait face à des difficultés depuis plusieurs années dans un environnement concurrentiel en forte évolution. Afin de sécuriser sa pérennité dans le cadre du processus engagé, la société Lapeyre a sollicité l’ouverture d’une procédure de mandat ad’hoc puis de conciliation et l’homologation du protocole de conciliation formalisant les engagements réciproques de Mutares et de Saint-Gobain.
Créée en 2008, Mutares, holding industrielle cotée en bourse à Francfort, est spécialisée dans l’investissement industriel. Son succès est lié à une culture entrepreneuriale forte et à une approche durable dont l’objectif est de relancer les entreprises de taille moyenne. Mutares est spécialiste du retournement, procédant souvent à l’acquisition de sociétés en situation économique difficile ou dont leur actionnaire souhaite se séparer pour des raisons stratégiques, par exemple si elles ne correspondent plus à son cœur de métier. Depuis sa création, Mutares a acquis environ 40 sociétés et en a revendu plusieurs, multipliant ses acquisitions en France depuis quelques temps (Primetals Technologies et Carglass Maison par exemple).
Dans le contexte de cette opération, Saint-Gobain dote Lapeyre de 243 millions d’euros, dont l’affectation est sécurisée par une fiducie, lui permettant de disposer d’une trésorerie robuste et d’une situation financière saine pour financer tant son exploitation que les investissements et mesures nécessaires à la poursuite de la modernisation de l’enseigne et des usines, et le retour à la rentabilité.
L’opération concernait 11 filiales, 3 400 employés, 126 magasins et 10 usines, seul le périmètre français étant cédé à Mutares. Cette acquisition marque la plus grosse transaction de l’histoire de Mutares avec un chiffre d’affaires de plus de 600 millions d’euros. Lapeyre renforcera le segment Biens et Services en tant que nouvelle plateforme d’investissement.
FHB (Hélène Bourbouloux et Oriane Billant) est intervenue en qualité de mandataire ad’hoc/conciliateur.
Saint-Gobain était conseillée par Darrois Villey Maillot Brochier (François Kopf, Christophe Vinsonneau, Cécile de Narp et Inès de Matharel) ainsi que par BNP Paribas et Accuracy (Rodolphe Pacciarella, Christophe Leclerc et Florence Westermann) sur le volet financier.
Mutares était conseillée par Gibson, Dunn et Crutcher (Jean-Pierre Farges et Pierre-Emmanuel Fender en restructuring, Bertrand Delaunay, Séverine Gallet et Adrien Bée en corporate, Nataline Fleury, Charline Cosmao et Léo Laumônier sur les aspects sociaux et Jérôme Delaurière sur les aspects fiscaux), EY (Guillaume Cornu et Jean-Daniel Oltz, Cédric Devouges et Emmanuel de Villeneuve Esclapon) et Clai (Éric Giuily) sur le volet communication.
Lapeyre est conseillée par Advancy (Éric de Bettignies) sur la stratégie et par VP STRAT (Véronique Pernin et José Saint-Georges) sur le volet communication.
Equitis (Daniela Kotzeva, Éléonore Delplanque de Mandelot et Inès Catoire) est intervenue en qualité de fiduciaire.
Par Caroline de Bonville