En redressement judiciaire depuis le 14 novembre 2019, la société Finogan, holding de deux filiales spécialisées dans la mode masculine, cède ses actifs au profit du directeur général de l’une d’entre elle. L’ancrage sudiste de la marque Olly Gan est sauf.
La holding Finogan a été créée en 2011 afin de gérer deux filiales : d’une part, la Société Provençale d’Achat et de Gestion (SPAG), détenant la marque masculine Olly Gan, et bénéficiant d’un plan de continuation, qui employait 400 salariés à l’ouverture de la procédure, contre 214 aujourd’hui, et d’autre part la marque Peter Polo, in bonis, comptant 20 salariés.
Au vu d’un important passif, notamment bancaire, le Tribunal de commerce de Marseille a ouvert une procédure de redressement judiciaire à l’égard de la société Finogan le 14 novembre 2019. La période d’observation a été fixée pour une durée de 6 mois, prorogée de droit jusqu’au 14 août 2020, du fait de la crise Covid. L’étude Gillibert & Associés (Vincent Gillibert) a été désignée ès qualités d’administrateur judiciaire, et l’étude Les Mandataires (Vincent de Carrière) a été désignée ès qualités de mandataire judiciaire.
Deux offres, qualifiées d’offres « de dernière minute » selon le jugement de cession, ont été présentées aux administrateurs judiciaires :
- Celle portée par l’actuel directeur administratif et financier de la société Finogan, Monsieur Stéphane Paya pour le compte de la société OG8 en cours de formation, prévoyant un prix de cession de 150 000 € augmenté de la reprise des échéances non échues du contrat de prêt du 26 février 2015, soit 450 000€, et de l’avance de trésorerie pendant la période Covid pour 300 000 €, ainsi que la totalité des titres détenus par la société Finogan sur SPAG et Peter Polo, et les compte courant de Finogan sur Peter Polo (419 028€) et de Finogan sur la SPAG (à hauteur de 5 355 146,12 €). Par ailleurs, le repreneur assure la reprise de l’intégralité du personnel, soit 234 salariés.
Stéphane Paya a indiqué aux juges s’investir dans l’entreprise depuis le début, et vouloir développer Olly Gan sur l’hexagone. Par ailleurs, ce dernier estime la cession de Finogan indissociable du plan de continuation de SPAG, en redressement judiciaire depuis le mois de mai 2019.
- Celle portée par Monsieur Manuel Billault et Monsieur Stéphane Contat pour le compte de la société Grey Elephant, prévoyant la reprise de 100% des titres de la société Peter Polo détenus par Finogan au prix de 150 001 €, le compte courant de Finogan sur Peter Polo, ainsi que le prêt de trésorerie consenti par la société Finogan pendant la période Covid, soit 300 000 €. Les repreneurs insistent sur leur « coup de cœur» pour la société Peter Polo, laquelle présente un potentiel davantage international qu’Olly Gan. Par ailleurs, ces derniers exposent au Tribunal leur volonté de développer la partie digitale, et leur engagement à conserver le siège social et les magasins en France.
Le tribunal relève la possibilité de donner la direction de l’entreprise à une personne faisant partie de l’ancienne équipe dirigeante, et ayant amené à la situation actuelle. Par ailleurs, selon les administrateurs judiciaires, le projet de la société Grey Elephant n’est que partiel car concerne seulement la marque Peter Polo, soit 20 salariés sur les 234 que compte le groupe.
Ainsi, par jugement du 12 août 2020, le Tribunal de commerce de Marseille a ordonné la cession des actifs de la holding Finogan au profit de Monsieur Stéphane Paya, pour un prix de cession de 150 003 €. Le licenciement de deux salariés a été ordonné, le directeur administratif et financier, ainsi que le directeur achat et production.
La société Finogan était accompagnée par son administrateur judiciaire, l’étude Gillibert & Associés (Vincent Gillibert) et son mandataire judiciaire, l’étude Les Mandataires (Vincent de Carrière).
Monsieur Serge Janin, président de Finogan, était conseillé par le cabinet Aarpi Enthoven Girard (Fabrice Girard et Jérémie Battino).
La candidate à la reprise, la société Grey Elephant, était assistée du cabinet Prevost & Associés (Yann Prevost).
Aucun conseiller n’est indiqué dans le jugement de cession concernant le repreneur Stéphane Paya.
Par Agathe Caquineau