La décision est tombée jeudi 21 juin, c’est donc la fin des Autolib qui parcouraient les routes franciliennes depuis 2011. Une décision prise par le Syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole (SAVM) qui regroupe les 103 communes desservies par Autolib, actée par la résiliation du contrat qui le liait au groupe Bolloré.
Autolib, c’est un beau projet de véhicule électriques en autopartage qui a su séduire les franciliens dès sa création en 2011. Durant 5 ans, le nombre d’abonnés n’a cessé de croître, laissant à l’entreprise l’espoir de devenir rentable. Mais avec plus de 100 000 abonnés, l’entreprise n’a pas réussi à le devenir… Depuis 2016, le nombre d’abonnés est en baisse, tout comme le nombre de trajets quotidiens, en diminution.
Dès décembre 2016, le groupe Bolloré a alerté le Syndicat sur la situation. Une information qui n’a pas été pris en compte et qui a débouché sur un courrier du groupe Bolloré en date du 25 mai, réclamant le versement de 233 millions d’euros pour éponger la dette d’Autolib, estimée à 293 millions d’euros à horizon 2023. Or, le contrat prévoirait que Bolloré n’est tenu de prendre en charge les dettes qu’à hauteur de 60 millions d’euros.
Ce courrier a semble-t-il mis le feu aux poudres et entraîné la résiliation du contrat avec Bolloré, exploitant du service de véhicules électriques en autopartage.
Si tout le monde semble être d’accord sur le fait que l’émergence de nouveaux modes de déplacements urbains comme les VTC ou les vélos en libre-service ont mis à mal les Autolib, d’autres considèrent que la baisse du nombre d’abonnés s’expliquerait par une qualité de service qui n’était plus au rendez-vous (propreté et état des véhicules, disponibilité).
Du côté de la SAVM, on estime que l’entreprise a été trop optimiste. Position acceptée par le groupe Bolloré qui dénonce cependant le comportement du Syndicat et notamment le manque de réactions à la suite des nombreuses propositions de l’entreprise pour faire évoluer le modèle, par exemple vers du free floating. Le groupe Bolloré dénonce également cette idée farfelue d’avoir interdit les Autolib lors de la journée sans voitures alors que les VTC étaient autorisés à circuler… un paradoxe incompréhensible.
Ce sont donc 3900 voitures et leurs batteries qui vont quitter les rues de Paris. Une décision qui risque de mettre en difficulté l’activité « stockage d’électricité et solutions » dirigée par Marie Bolloré.
Sans doute le début d’un long feuilleton judiciaire entre le groupe Bolloré et le Syndicat.
Par Bastien de Breuvand