Confrontée à des difficultés financières, exacerbées par la crise sanitaire, la start-up Totem, spécialisée dans les magasins autonomes alimentaires via des armoires réfrigérées connectées, a été reprise dans le cadre d’un plan de cession. Par un jugement du 20 novembre 2024, le Tribunal de commerce de Créteil a acté sa reprise par NSEDA (Neocorner), société spécialisée dans l’exploitation d’espaces de pause en entreprise. Une reprise qui marque une étape clé pour pérenniser cette innovation dans un secteur en pleine transformation.
Créée en 2017, la start-up Totem s’est distinguée en développant une solution innovante de magasins autonomes dans le domaine alimentaire. Grâce à ses armoires réfrigérées connectées, installées dans des lieux comme les bureaux, hôtels ou universités, Totem propose une alternative pratique et moderne, non concurrentielle avec la restauration collective, mais en compétition avec des acteurs comme Frichti, Deliveroo ou d’autres sociétés de self-service.
Le modèle économique de Totem repose sur deux piliers : la location de ses magasins autonomes via des abonnements de 24 à 36 mois, générant un revenu moyen de 3 000 € par mois par unité d’une part et, d’autre part, la vente des produits alimentaires aux utilisateurs finaux.
Cependant, avec l’arrivée de la crise sanitaire, la société a enregistré une chute de 92 % de son chiffre d’affaires. Totem a été contrainte de lever des fonds, souscrire un PGE, et réduire ses effectifs de 40 à 21 salariés. Malgré ces efforts, les pertes ont perduré, avec un chiffre d’affaires de 4,3 M€ en 2023, mais une incapacité à générer des cash-flows suffisants pour couvrir son exploitation.
A la suite de ces difficultés, la société Totem a sollicité la protection du Tribunal de commerce de Créteil, qui a ouvert une procédure de redressement judiciaire à son égard le 20 août 2024.
Face à une dette de 3,9 M€ et une impasse de trésorerie, un processus de cession a été initié. Deux candidats se sont positionnés à la date définitive de dépôt des offres : Market Office et NSEDA (Neocorner).
Et, par jugement du 20 novembre 2024, le tribunal de commerce de Créteil a retenu l’offre de NSEDA, jugée la plus solide au niveau financier et organisationnel, porteuse de garanties pour l’avenir et, de nature à assurer une réelle pérennité de la reprise.
Déjà acteur majeur de la restauration autonome, NSEDA, de son nom commercial Neocorner, a proposé un projet de reprise articulé autour de son expertise et d’un appui solide. Le groupe avait précédemment pris le contrôle de la start up foodtech Fraîche Cancan, en redressement judiciaire ainsi que l’activité de restauration automatique de Kumo.
Ces acquisitions ont permis à NSEDA de créer un pôle d’activités de restauration autonome et semi assistée.
Convaincue du potentiel du marché de la restauration autonome, la société NSEDA reprend donc les actifs et activités de Totem, préservant les emplois de 11 salariés sur 16. Cette intégration vise à renforcer l’offre de NSEDA dans les espaces de pause en entreprise et à exploiter le potentiel croissant du marché des solutions de restauration autonome.
CBF Associés (Lou Fléchard, Sébastien Normand, Marion Weber) est intervenue en qualité d’administrateur judiciaire.
Fides (Céline Perdriel Vaissière) est intervenue en qualité de mandataire judiciaire.
Orrick-Rambaud-Martel (Benjamin Cichostepski, François Wyon, Margaux Romano) est intervenu en qualité de conseil de la société Totem.
Carpentier Péon Avocats (Hélène Carpentier-Péron) est intervenu en qualité de conseil du repreneur, la société Nseda (Neocorner).
CNK Associés (Mohamed Naït Kaci, Jean-Paul Coudray) est intervenu en qualité de conseil du candidat repreneur, la société Market Office.
Tellechea Avocats (Marie Tellechea) est intervenu en qualité de conseil du fonds de Polytechniques Ventures.
Par Agathe Caquineau