Un an après avoir brossé leur portrait, Mayday est retourné à la rencontre de l’équipe restructuring du cabinet Bird & Bird. Désormais composé d’une dizaine d’avocats, le département est intervenu dans les grands dossiers liés à la crise sanitaire et entend bien poursuivre son expansion.
L’année 2020 aura été marquée par deux crises majeures : sanitaire et économique, toutes deux d’une ampleur inédite. Ce qui se dessine en la matière n’a rien de semblable à 2008 : la crise actuelle trouve, paradoxalement, sa source dans le remède inoculé par les Etats, « l’injection d’un montant de dettes extrêmement important », analyse Nicolas Morelli, associé fondateur du département restructuring de Bird & Bird. Et s‘il est probable « que l’on assiste à une vague de transmissions d’entreprises, on peut également craindre une augmentation des procédures collectives qui auraient pu être traitées en amiable ». Cependant, la profondeur de cette crise « ne se ressent pas encore dans toute sa dimension ».
La première phase de la crise a en effet été contenue avec « l’octroi par les banques des PGE », mais l’on se prépare déjà à une deuxième étape, bien plus violente, celle « de la restructuration des PGE dont certains ne pourront pas être honorés si la reprise n’est pas suffisamment rapide » commente Nicolas Morelli.
Des interventions variées sur de multiples dossiers
Le PGE n’a pas été l’unique instrument sollicité par les entreprises, certaines n’ont malheureusement pas pu éviter l’ouverture d’une procédure collective. Grâce aux ordonnances « Covid », certains dirigeants ou actionnaires ont pu émettre une offre de reprise afin de reprendre leur propre entreprise, délestée de toute dette. « Une mesure qui, bien que critiquée, a une véritable cohérence quand il s’agit de sauver le tissu industriel français » rappelle Nicolas Morelli. « Cela a permis, par exemple, à la direction de Phildar qui venait d’arriver aux commandes de faire perdurer l’activité de la société », poursuit-il. Si la mesure a fait couler beaucoup d’encre, pour l’avocat « ce n’est pas tant l’outil que l’usage qui en est fait qu’il faut analyser. La loi a permis d’assurer de la souplesse dans la recevabilité de la requête. Il faut compter sur la sagesse des tribunaux pour que les décisions rendues soient les bonnes ». L’équipe du cabinet s’est illustrée dans de nombreux autres dossiers médiatiques cette année.
Présente sur Orchestra en représentation de prêteurs de la holding, Jaccar-Bourbon aux côtés de la représentant de la masse, la Grande Récrée aux côtés du RCF, Europacorp pour BPCE, Mécachrome et le groupe Marie-Brizard, Rallye, ou encore Buffalo Grill où le cabinet conseillait les banques dans la mise en place du PGE « sans doute l’un des mieux rémunérés du marché », le duo a su imprimer sa marque sur ces dossiers d’envergure. Après cette année extrêmement riche, l’équipe confirme ses capacités d’intervention sur des dossiers sensibles et complexes.
Une équipe solide, particulièrement visible côté prêteurs
Si l’équipe a su montrer toute sa légitimé en représentation des prêteurs bancaires dans des dossiers de place, elle souhaite désormais séduire aussi les « obligataires et fonds de dettes » et « est mûre pour jouer un rôle encore plus important dans les restructurations large-cap » annonce Romain de Ménonville, associé du département restructuring de Bird & Bird.
Créée par Nicolas Morelli en 2015, l’équipe restructuring de Bird & Bird a bénéficié de l’arrivée remarquée de Romain de Ménonville en 2019. « De deux pratiques séparées, nous avons créé une pratique commune comptant 10 avocats et capable d’intervenir sur l’ensemble des deals de place » indique le nouvel associé. Elle a été renforcée par l’arrivée, le 16 novembre dernier, de David Robine, professeur à l’Université de Nanterre bien connu en financement et droit des sûretés, membre de l’Association Européenne pour le Droit Bancaire et Financier et expert auprès de la Conference of European Restructuring and Insolvency Law, qui devient Of Counsel.
Capable d’intervenir sur l’ensemble du spectre des activités restructuring, les associés font preuve d’une parfaite complémentarité. Si Romain de Ménonville, très impliqué côtés prêteurs, dispose d’une acuité particulière dans les négociations amiables, Nicolas Morelli est quant à lui régulièrement mandaté côté débiteurs ou repreneurs dans des procédures judiciaires, voire contentieuses, où il apporte son sens du temps long et sa parfaite maîtrise de la complexité juridique et technique.
Acteur bien connu des procédures collectives et contentieux, l’équipe a intégré une pratique banque/finance à son département restructuring pour devenir un acteur de référence en restructuration amiable. C’est ainsi que, pouvant compter sur Céline Nézet, avocate counsel évoluant aux côtés de Nicolas Morelli depuis de longues années, le cabinet a recruté en septembre 2019 Jessica Derocque, également counsel et spécialisée en financement. A leurs côtés, quatre collaborateurs viennent muscler les rangs : Marie Thomas, Pierre-Jean Chenard, Maxime Hervy et Camille Louis-Joseph qui épaule Jessica Derocque en financement.
Par Agathe Caquineau et Cyprien de Girval