Altares a très récemment dévoilé les chiffres des défaillances d’entreprises en France pour le 4ème trimestre et l’ensemble de l’année 2020, tant au niveau national que régional. Retour sur une année particulière…
L’année 2020 restera gravée dans les mémoires comme une période de crise sanitaire et économique sans précédent. Cependant, et paradoxalement pour certains, une baisse importante du nombre de faillites a été observée sur le deuxième trimestre de l’année 2020 tandis que le PIB de notre pays a plongé de 9 % en quelques mois. Dans ce contexte, d’après l’analyse de Thierry Million, comment imaginer que 2020 ait pu compter « seulement » 32 000 ouvertures de procédures collectives, ce qui s’apparente à une anomalie statistique ?
Les chiffres de l’année 2020 sont en baisse de près de 40% par rapport à ceux de l’année 2019.
Au niveau national, Altares enregistre un recul des défaillances d’entreprise de 38,1%. C’est 20 000 procédures de moins qu’en 2019. Historiquement, il faut remonter jusqu’à 1987 pour retrouver de telles statistiques. Cela s’explique notamment par le fait que les URSAFF et finances publiques ont mis en place des échéanciers pour certains secteurs. Dans la même optique, la première phase de la crise a pu être contenue grâce à l’octroi des PGE par les banques.
Au niveau régional, tous les territoires enregistrent une forte baisse. Cinq régions enregistrent une baisse supérieure à 41% (Corse, Auvergne-Rhône-Alpes, Grand Est, Pays de la Loire et Centre Val-de-Loire). Quatre régions enregistrent une baisse des défaillances se situant entre 37% et 41% (Occitanie, Nouvelle Aquitaine, Hauts de France et Bourgogne). Quant aux autres régions, elles enregistrent une baisse inférieure à 37%. Il est ici intéressant de noter que les quatre régions dans lesquelles l’outil « Signaux Faibles » a été déployé prioritairement enregistrent de très fortes baisses (Nouvelle Aquitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie et Hauts de France).
Retenons donc que les adaptations juridiques, administratives et soutiens en trésorerie ont permis aux entreprises de se prémunir du défaut de paiement. Mais qu’en sera-t-il en 2021 ? En effet, les véritables difficultés ne sont pas encore arrivées et une deuxième étape, bien plus violente, pourra potentiellement voir le jour à la fin du premier semestre, début du deuxième de l’année de 2021. L’ampleur de la vague va dépendre des prochaines mesures mises en place pour traiter l’endettement « Covid », affaire à suivre…
Par Caroline de Bonville