Le fabricant de machines de cartoucheries « Made in France » Manurhin, implanté à Mulhouse (68) traverse des difficultés financières depuis plusieurs mois et bénéficie d’une procédure de sauvegarde depuis juin 2017. En attente d’une solution pour sa reprise, le Tribunal de grande instance de Mulhouse lui a attribué un délai de deux mois supplémentaires pour trouver une solution.
Fondée en 1919 et ancien fabricant de revolvers, l’entreprise a acquis une solide réputation dans le monde des armes légères et a notamment équipé les policiers ainsi que le GIGN et le Raid. Certaines armes ont également accompagné Jean-Paul Belmondo, Alain Delon ou encore James Bond dans certains de leurs films ! En 1999, l’entreprise s’est recentrée sur la fabrication de machines dédiées à la production de munitions et est devenue l’unique spécialiste français des munitions.
Alors que le marché de la défense semble plutôt bien se porter et que l’entreprise n’a pas à rougir de son carnet de commandes, le dirigeant de l’entreprise explique qu’il leur manque les moyens financiers pour lancer les productions de leurs clients, d’une part faute de soutien des banques et d’autre part parce qu’il est difficile pour certains investisseurs de soutenir des projets liés aux conflits armés. L’entreprise est également fragilisée par un actionnariat qui ne se stabilise pas et une douloureuse expérience avec son actionnaire slovaque Delta Defence, qui n’a rien fait pour sauver l’entreprise lorsqu’il en avait le contrôle opérationnel et qui reste aujourd’hui actionnaire minoritaire.
Son besoin de financement pour financer les commandes de ses clients est estimé à 25 millions d’euros. Actuellement en cours de discussions avec plusieurs partenaires potentiels pour sa reprise, Manurhin va profiter de ses deux mois supplémentaires pour aboutir à une solution qui garantisse la pérennité de l’entreprise, ce qui devrait rassurer les 170 salariés qui œuvrent chaque jour à son bon fonctionnement.
Par Bastien de Breuvand
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